Le Vogue Challenge ou comment célébrer notre beauté

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Depuis plusieurs jours, les réseaux sociaux sont inondés de "covers Vogue" toutes plus éblouissantes les unes que les autres. Une campagne du célèbre magazine ? Non, plutôt un mouvement permettant de mettre en lumière la beauté de chacun.

Venu de Tik Tok - la fabrique à buzz - le challenge milite pour des couvertures plus inclusives. Une manière de pointer du doigt le manque de diversité du magazine alors que sur les 81 numéros parus entre 2000 et 2005, seulement 3 faisaient figurer une femme noire en couverture.

De nombreux internautes se sont prêtés au jeu et ont rivalisé d'originalité et de créativité pour finalement obtenir des résultats époustouflants.

Ce challenge s'inscrit dans la continuité des différents mouvements qui ont pour objectif d'abolir les standards de beauté véhiculés par les réseaux sociaux mais aussi, et surtout, par les magazines de mode.

L'ampleur du phénomène a permis au message de trouver écho dans les hautes sphères de cet univers si sélect. La papesse de la mode et rédactrice en chef de Vogue US, Anna Wintour, a présenté ses excuses pour les difficulté rencontrées par les personnes afro-américaines au sein du magazine ainsi que pour le manque de diversité. Dans une lettre interne adressée aux employé(e)s, elle a déclaré: « Je veux dire clairement que je sais que Vogue n'a pas trouvé suffisamment de moyens d'élever et de donner de l'espace aux éditeurs, écrivains, photographes, designers et autres créateurs noirs. Nous avons également fait des erreurs en publiant des images ou des histoires blessantes ou intolérantes. J'assume l'entière responsabilité de ces erreurs ». Pour appuyer ses propos, elle a d'ailleurs annoncé une série d'actions pour soutenir l'antiracisme.

Si ce challenge est très fortement lié à l'actualité et aux manifestations en soutien au mouvement #Blacklivesmatters, c'est aussi une façon de célébrer toutes les formes de corps, de couleurs et d'origines.

Cette vague de "body positive" avait déjà été à l'origine de l'annulation du mythique défilé Victoria's Secret en 2019. En plus d'une chute des audiences et de la fermeture de plusieurs boutiques, la marque était très critiquée pour son diktat de la minceur et son manque de diversité malgré le recrutement par exemple de Winnie Harlow, atteinte d'une dépigmentation de la peau, ou de Valentina Sampaio en tant que premier mannequin transgenre.

( Si tu veux savoir comment les célébrités luttent contre l'idée du perfect body, je t'invite à aller lire cet article: https://leaduvalolivier.wixsite.com/thegraziela/post/comment-les-célébrités-luttent-elles-contre-l-idée-du-perfect-body )

Le Vogue Challenge tombe à pic alors que nos vieux démons refont surface à l'approche de l'été: trop maigre, trop grosse, trop blanche, cellulite, vergetures... De nombreuses femmes complexent et tentent d'atteindre le mal-nommé "body goal" en enchaînant les séances de sport et surtout en se sous-alimentant.

Même si la pression semble trop grande et que les images de filles longilignes et bien formées peuvent jouer sur la vision de notre propre corps, le plus important est de se sentir bien dans sa peau. Avoir la volonté de maigrir (ou de grossir) est une chose concevable mais faire subir ces changements à notre corps pour simplement ressembler aux mannequins exposées en couverture de Vogue ne me paraît pas être une bonne raison.

Aujourd'hui, de plus en plus d'influenceuses et de personnalités cherchent à briser les codes et utilisent leur notoriété pour faire passer le message à leur communauté, et notamment aux plus jeunes qui sont plus influençables. Parmi elles, la youtubeuse MyBetterSelf est un exemple à suivre: la jeune femme prône l'acceptation de soi à travers ses post Instagram et ses vidéos. De son vrai nom Louise Aubery, elle véhicule une philosophie inspirante fondée sur la tolérance et le bien-être. Avec des citations telles que "Tu es ton propre body goal" ou "Tu as le droit de prendre du poids", Louise nous invite à nous faire plaisir sans complexer et à être naturelle sans avoir peur du regard des autres.

Léa ;)