Van Gogh: La Nuit Étoilée

Exposition immersive à l'Atelier des Lumières

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« Souvent, il me semble que la nuit est encore plus richement colorée que le jour » écrivit Vincent Van Gogh à propos de son oeuvre "La nuit étoilée" qu'il réalisa en 1889. L’agitation du ciel qui contraste avec la tranquillité du village endormi traduit les états intérieurs d'un peintre maudit et incompris dont la vie s'est brutalement arrêtée à l'âge de 37 ans.

L'Atelier des Lumières propose une immersion dans les toiles d'un génie ignoré de son vivant mais qui est devenu une légende grâce à sa vision unique de la peinture. Cette création visuelle et sonore retrace la vie intense de l’artiste tourmenté qui peignit pendant les 10 dernières années de sa vie plus de 2000 tableaux. A découvrir jusqu'au 5 Janvier 2020.

Une vie si courte...

Né aux Pays-Bas (un musée lui est d'ailleurs consacré à Amsterdam) en 1853, Vincent Van Gogh se tourne d'abord vers la prêtrise avant de se lancer dans une carrière de peintre dans les années 80. Ses premiers modèles, les paysans miséreux de son pays, établissent les traces d'un travail sombre par l'utilisation du noir.

En 1886, fragile de santé physique et mentale, il rejoint à Paris son frère, marchand d'art. Influencé par les œuvres impressionnistes et inspiré par les artistes japonais, son style évolue.

Dès 1888, il s’installe à Arles où il peint des paysages et des scènes de vie méridionales. L'artiste emploie des touches courbes, tourbillonnantes et des couleurs pures telles que le jaune, le vert et le bleu. Cette technique, si spécifique au travail de Van Gogh, apparaît dans les célèbres toiles représentant sa chambre à coucher (1888) et la Nuit étoilée (1889).

Il persuade Paul Gauguin, artiste auquel il voue une grande admiration, de le rejoindre. Après deux mois de collaboration, leur relation se détériore et aboutit à la célèbre dispute au cours de laquelle l'artiste menaça Gauguin avec une lame de rasoir qu'il retournera finalement contre lui en se tranchant l'oreille.

Ses crises psychotiques et sa folie l'amènent à l'asile de Saint Rémy de Provence où il peint un grand nombre de chefs-d'oeuvre. En mai 1890, il trouve refuge à Auvers sur Oise, auprès du docteur Paul Gachet, ami des peintres dont il fera le portrait. Pendant 70 jours, il peint quelque 78 toiles avant de se tirer un coup de revolver dans le ventre le 29 juillet 1890. Il mourra deux jours plus tard en n'ayant vendu qu'un seul tableau de son vivant.

Une expo pas comme les autres...

"Van Gogh: la Nuit Etoilée" est une exposition immersive, une pratique artistique qui s'est multipliée ces dernières années. A l'Atelier des Lumières, ancienne fonderie et premier centre d'art numérique à Paris, tout a commencé le 13 avril 2018 avec l'exposition "Gustav Klimt" visitée par 1 million de personnes.

A mi-chemin entre art et technologie, l'oeuvre bouge devant le spectateur qui la contemple assis, allongé ou en marchant, plongé au cœur de l'univers de l'artiste.

Concernant cette pratique, les avis divergent mais tous reconnaissent son intérêt.

Bruno Monnier, directeur de Culturespaces qui a produit l'exposition, défend une démarche de démocratisation culturelle : « C’est un format qui s’adresse à tous les publics, notamment à la jeune génération : à l’Atelier des Lumières, 12 % de nos visiteurs ont moins de 25 ans. C’est aussi l’occasion de profiter dans un même lieu d’œuvres majeures de l’histoire de l’art, parfois trop fragiles pour être déplacées ». Pour Jérôme Glicenstein, spécialiste des théories et pratiques de l’exposition, « il s’agit plus d’un spectacle multimédia que d’une exposition au sens strict. Le spectateur perçoit plus une “impression” que la sensation réelle de l’œuvre ». Il explique aussi les raisons d'un tel succès « L’effet d’environnement, la perte de repères et la sidération provoquent le même effet grisant que dans une discothèque ou un light show ».

Personnellement, j'apprécie autant les expositions immersives que les visites au musée. Ces deux pratiques apportent chacune une vision différente des œuvres et des sensations intenses.

Mon avis sur l'exposition

Les créations de Van Gogh sont connues mondialement. Découvrir cet artiste en immersion était une expérience incroyable tant les courbes, les couleurs et les citations se mouvaient et se confondaient pour ne former qu'un seul et même ensemble particulièrement passionnant.

Cependant, je tiens à noter un point qui, il me semble, pourrait être amélioré. Ce n'était pas ma première exposition immersive. J'avais déjà eu l'occasion de déambuler au sein de "TeamLab: au-delà des limites" à la Villette. Son atout ? En plus d'être immersive, l'exposition était interactive. Les dessins et figures bougeaient au contact des spectateurs, rendant l'expérience encore plus ludique. Même si le nombre de visiteurs n'est pas comparable, c'est un élément qui pourrait rendre les prochaines expositions immersives encore plus intéressantes.

Léa ;)